Les vitesses de déplacement de la charge de fond constituent un paramètre de contrôle majeur des modalités d’ajustement morphologiques des rivières. Une méthodologie de suivi des déplacements de la charge de fond sur des tronçons de rivière larges et profonds a été développée à partir de RFID actifs (taux de retour élevés et investissement temps-personnel relativement limité) sur le secteur de Miribel-Jonage. Celui-ci est caractérisé par un transport de la charge de fond encore très actif. A ce titre, il fait aujourd’hui figure d’exception sur le Rhône français. Les données relatives à la détermination des distances de transport de la charge de fond sont les premières acquises à l’échelle de l’intégralité du linéaire du Rhône. En raison de la faible activité hydrologique durant la période d’étude, une seule campagne de détection a pu être réalisée. La distance moyenne parcourue est de 450 m (pour un débit maximal atteint de l’ordre de la crue annuelle). Ces suivis sont maintenant à pérenniser afin notamment de caractériser ces déplacements sur le temps « long » et d’établir des relations avec les caractéristiques hydrologiques et hydrauliques des évènements mobilisateurs. Certaines contradictions entre résultats tirés du modèle hydraulique et résultats tirés du suivi par traceurs ont néanmoins été mises en évidence. Ce constat vient rappeler la nécessité de disposer de données de validation des modèles et de granulométries sans doute plus précises. Des mesures de terrain complémentaires (mesure des vitesses des écoulements à l’ADCP) devraient être réalisées afin de comprendre les raisons d’une telle discordance. C’est l’objectif d’OSR5 de valider les modèles à partir de données de terrain robustes afin de permettre de réaliser des simulations réalistes permettant d’évaluer les scénarios opérationnels.