Automates et Mimésis : des chevaliers et des poissons
Résumé
L'univers arthurien, constitué de ses personnages, ses topoi, sa rhétorique et ses trames, accueille également un personnage d'une espèce particulièrement insolite : l'automate qui prend en charge les principales dimensions du texte arthurien : le combat, la dimension amoureuse et lyrique, et enfin la merveille elle-même. Est-ce simplement en réponse à ce qu'on pourrait désormais considérer comme un certain automatisme du modèle courtois, ou peut-on déceler, au-delà des apparences, une senefiance plus profonde dont seraient porteurs ces automates, senefiance qui nous serait accessible à travers la figure du poisson, comme semblerait l'indiquer le mystérieux nom d'un chevalier apparaissant dans un roman arthurien tardif 1 ? Nous allons chercher cette senefiance non pas dans une perspective parodique ou dans quelque méta-texte, mais dans le palimpseste mythique sur lequel repose tout l'édifice littéraire médiéval. Par strates successives, l'automate prend en charge des fonctions humaines spécifiques, un faire donc, grâce auquel il parvient à imiter l'homme ; du coup, il relève fondamentalement du domaine de la nigromance, qui semble sa terre d'origine ; mais surtout, il interroge sur des questions d'animation et de vie, de génération et de fabrication. Tout au fond de ces différentes couches surgit en effet le contour d'un poisson qui joue un rôle de connecteur mythique, c'est-à-dire qui fournit une image-clef fondamentale de déchiffrage.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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