, 1898) est révélatrice à cet égard : à l'exception de Zola, la plupart des écrivains naturalistes ou psychologues acceptent l'idée d'une illustration photographique permettant de proposer des documents réalistes en complément des textes de leurs ouvrages ; les symbolistes, les décadents, les idéalistes refusent ce viol de l'espace littéraire idéal par la vulgarité d'une représentation objective ; comme l'écrit synthétiquement Mallarmé : « Je suis pour-aucune illustration, tout ce qu'évoque un livre devant se passer dans l'esprit du lecteur ». Les réponses des personnalités littéraires sont précédées d'une scène écrite par Ibels lui-même, présentant l'interview imaginaire d'un certain Van Pusch, dans lequel Paul Edwards reconnaît Paul Sceau, le photographe responsable des illustrations de deux romans légers qui venaient de paraître, Amoureuse Trinité et Totote 39. C'est encore la question de la vérité de l'illustration photographique, et de sa capacité à créer l'illusion (à la manière du théâtre), qui agite R. Demachy (62, 1905), ou qui conduit L. Roger-Milès à refuser toute forme d'illustration fictionnelle par la photographie, qui ne pourrait servir que de document (65, 1918)-ce qui permet à Waldemar-George, des artistes idéalistes dont l'esthétique est tout entière opposée à celle du naturalisme. L'« Enquête sur le roman illustré par la photographie » que publie André Ibels dans le Mercure de France, vol.61

, La possibilité d'une illustration photographique non documentaire, abstraite, libérée de la prétention à l'objectivité et à la vérité, a dû attendre les expérimentations des avant-gardes de l'aprèsguerre, p.67, 1930.

A. , Royère et J. Schuh Notes, vol.1

P. Edwards, Soleil noir : photographie & littérature des origines au surréalisme, p.13, 2008.

G. Didi-huberman, La Ressemblance par contact : archéologie, anachronisme et modernité de l'empreinte, p.22, 2008.

, Voir en particulier dans l'article de Laureline Meizel le triple rapport que la photographie entretient avec l'image reproduite

, Les Documents de la modernité : anthologie de textes sur la photographie de, p.17, 1919.

, Dans ces pages et les suivantes, D. Baqué évoque les activités de Robert Demachy et de Constantin Puyo, soulignant l'idée que leurs manifestes, antérieurs à la Grande Guerre, pp.18-19

P. Gusman, 1921) évoque les années glorieuses du Monde illustré, entre 1870 et 1892, lorsque le dessin, prenant un fait sur le vif, devait être traduit en deux jours par une équipe de graveurs (Lepère, Doré, Chifflart, Vierge) se partageant la forme imprimante en bois, dont on assemblait ensuite les morceaux pour l'impression, vol.25, 1913.

, Clément-Janin date de 1892 « le débat entre le bois original et le bois de reproduction », au moment de la publication des Paysages parisiens de Lepère et Béraldi, les discussions prenant « une certaine acuité depuis 1896, date du premier livre de Pelletan

P. Voir-en,

«. , Grandville : les conditions de production socio-professionnelles du livre illustré, Voir les critiques de Grandville envers ses illustrateurs dans Philippe Kaenel, vol.14, pp.45-62, 1984.

S. Bann, Parallel Lines : Printmakers, Painters, and Photographers in NineteenthCentury France, 2001.

, Philippe Kaenel souligne que, dans le dernier tiers du xix e siècle, les graveurs sur bois « sentent la nécessité de se liguer

S. 'appuyant-sur-l'ouvrage-de-pierre-gusman, Morancé, 1929), il évoque la fondation de la Société artistique de la gravure sur bois en 1885, qui devient en 1890 la Société artistique du livre illustré et de la Société coopérative des graveurs sur bois, qui édita la revue L'Image en 1897, avant de se muer en Syndicat des graveurs sur bois, Le Métier d'illustrateur, vol.2, p.111, 2005.

, La Société de la gravure sur bois originale (SGBO) : son histoire, ses artistes, et Dictionnaire des graveurs de la Société de la gravure sur bois originale, pp.1911-1935, 1911.

C. Bouret, « Note sur deux matrices de Paul Gauguin, Nouvelles de l'estampe, pp.46-53, 2002.

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F. Fossier, La Nébuleuse nabie : les Nabis et l'art graphique, des musées nationaux, 1993.

, Voir les justifications de la naissance de L'Image, dans Raymond Bouyer, « L'Image », Art et décoration, janvier 1898, 2 ème année, pp.26-29

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B. Latour and A. Lowe, « La migration de l'aura ou comment explorer un original par le biais de ses fac-similés, vol.17, pp.173-191

, en haut) et singulier / multiple (de gauche à droite) ; la peinture, art original et singulier, est donc située en bas à gauche, la photogravure, reproduction mécanique et multiple, en haut à droite ; les techniques traditionnelles se répartissent selon une oblique « logique », remise en question par la place de la photographie, Le schéma est organisé selon deux polarités : originalité / simulacre (de bas

G. Voir and . Didi-huberman,

«. Dans and . Bloc, Octave Uzanne écrit : « ce que nous voulons, ce sont des livres dignes de ce temps qui voit se transformer toutes les idées reçues au point de vue des perspectives générales, et qui, imprégné des arts d'Extrême Orient, commence à briser les lignes, à sortir des cadres, vol.2, pp.355-356

D. Genève, , p.395, 2002.

C. De-santeul and «. , image imprimée depuis un siècle », Bulletin de la Société française de photographie, pp.14-23, 1928.

P. Fulacher, Il souligne également dans ces pages l'anti-industrialisme de ces productions éditoriales qui appartiennent, à côté d'une bibliophilie traditionnelle que certains qualifient d'historique, à une bibliophilie créatrice associant éditeurs, revues, critiques, pp.164-165, 2012.

, Pour une synthèse sur la bibliophilie moderne du milieu des années 1850 à 1950, voir Antoine Coron, « Livres de luxe, Histoire de l'édition française, t. IV, « Le Livre concurrencé, pp.425-463, 1900.

M. Quignard and ». Livre-de-peintre, Paris, éd. du Cercle de la librairie, vol.2, pp.793-794, 2005.

. Roger-marx, , vol.53, 1931.

, Le Jardin des supplices est annoncé pour paraître chez Pelletan (Mellerio, 51, 1897), il paraîtra finalement chez Ambroise Vollard en, 1902.

, Voir à ce sujet Études photographiques, « La trame des images/Histoires de l'illustration photographique, vol.20

J. Bacot, La presse illustrée au xix e siècle. Une histoire oubliée, 2005.

P. Edwards, Soleil noir: photographie & littérature des origines au surréalisme, op. cit, pp.55-56

T. Gervais, Les premiers magazines illustrés, de la gravure à la photographie (1898-1914) », dans Kalifa Dominique, pp.453-463, 2011.

P. Edwards, Soleil noir, p.231

P. Edwards, Je hais les photographes ! Textes clés d'une polémique de l'image, p.94, 2006.