. Célestine, Il en va de même pour le pistachier (« alfócigo ») que Célestine exploite pour faire une huile cosmétique alors que Laguna signale : « despierta la virtud genital ». 49 En revanche, sur son établi de chirurgienne, elle dispose de la prêle des bois ou queue-de-cheval, « cepacaballo

. Dans-le-cadre-de-la-magie-amoureuse, les graines de fougère, sans compter les éléments d'animaux à haute charge symbolique et traditionnelle comme la langue de vipère et l'épine du hérisson, on reconnaît un héritage antique que l'auteur restitue avec soin pour rendre de façon convaincante l'aspect le plus fascinant de Célestine, celui d'entremetteuse, de magicienne d'amour. Mais pas plus que Juan de Mena 52 ou que Laguna, Rojas n'y ajoute foi. Laguna dit très sobrement que l'os du coeur de cerf est un excellent antipoison et une médecine cordiale, suivant en cela le principe de l'analogie toujours en vigueur au XVI è siècle. 53 Il n'évoque pas ces membranes des chevaux qui, dans l'esprit de la magie s'apparentent au « mantillo de niño », la coiffe de nouveau-né, et qui étaient utilisés pour des philtres d'amour dans l'Antiquité. 54 On voit comment Célestine mêle les emprunts faits à la médecine avec des éléments qui n'en font pas partie, vol.51

«. Contemplativos-»-selon-laguna, ) que M. Laza Palacios considère comme des spécialistes du plaisir ("maximalistas del placer") intéressés par l'étude de tout ce qui pouvait l'accroître, Laboratorio, p.142

I. I. Dioscorides, On peut signaler aussi que tous les remèdes conseillés par Célestine a Areúsa pour son « mal de madre », sont identifiés comme tels soit par Laguna soit par Gabriel Alonso de Herrera, dans son Agricultura general, 1818-1819, Madrid, soit par Jerónimo de Huerta, Historia Natural de Cayo Plinio Segundo, 2 vols, instilado dentro de las narizes restaña luego la sangre" et M. Laza Palacios, vol.147, pp.169-170, 1624.

P. Heugas-traduit-«-tela-de-caballo-»-par-«-javarts-des-chevaux, ». , and L. Célestine, 529) tout en l'amendant avec la définition des javarts. Mais le javart est une excroissance (tumeur) de la partie inférieure des pattes du cheval, vol.60, pp.156-157

M. Juan-de, Repuso rïendo la mi compañera: / "Nin causan amores nin guardan su tregua / las telas del fijo que pare la yegua, / nin menos agujas hincadas en çera, nin filos de alambre, ni el agua primera del mayo bevida con vaso de yedra, / nin fuerça de yervas, nin virtud de piedra, / nin vanas palabras de la encantadera, str, vol.110, p.183

I. Dioscorides, le docteur Huerta rapporte les croyances autour des pouvoirs qu'ont les cornes du cerf sur la fidélité de la femme, p.116

, Laguna aborde brièvement le cheval pour repousser un remède indiqué par Dioscoride, à base de l'empeigne de l'animal

P. Voir-laza, Laboratorio, p.183

D. Laguna, , vol.II, p.495

, por tal amigo a ti me concedo"; "tus costumbres y gentil crianza en mis ojos ante todos los que me sirven están"; puis II, 3, p. 290-291: "[Dime] ¿en qué consiste buena criança que te me vendes por discreto?"; "fingiéndote fiel eres un terrón de lisonja, supra, p. 4 ; à cela il faut ajouter l'ensemble des appréciations contradictoires du maître pour son serviteur fidèle et qui deviennent irréversiblement négatives : I, 7, vol.II, p.290

, pour justifier sa conduite morale d'autant plus nécessaire que Calixte est en état de faiblesse : Señor, flaca es la fidelidad que temor de pena la convierte en lisonja, mayormente con señor a quien dolor o afición priva y tiene ageno de su natural juyzio, p.291

. L'auteur, Un des intérêts de ce personnage est qu'il combine vertu et origine sociale basse, de façon assez audacieuse voire provocatrice. Il semble échapper à la prédétermination sociale, non par une ascension professionnelle extraordinaire, mais par son honnêteté. 58 On ne peut éviter de penser que Célestine se charge de le rattraper et de le replonger dans ses origines

, Calixte (I, 10, 274) et en discréditant la condition de serviteur qu'elle présente comme indigne de Pármeno et transitoire : le jeune homme endurerait en quelque sorte sa période initiatique avant de percevoir le soi-disant trésor paternel

P. , Russell pense que cette réplique provient de La cárcel de amor (p. 290, n. 35) ce qui, à notre avis, biaise la tradition du conseil au prince que Rojas restitue sur un mode sérieux en dépit du décalage des personnages

Q. Pármeno and . Serviteur,

, on ne peut s'empêcher de lier sa prise de position dans les actes I à VI, 9 aux idées qui s'exprimeront dans divers écrits du XVI e siècle autour de l'ascension sociale grâce au mérite personnel et dans le respect des vertus ; voir José Antonio Maravall, « La aspiración social de medro en la novela picaresca, Bien que le parcours de Pármeno soit en rapport avec les données sociales du service domestique salarié, pp.595-596, 1964.

«. , par Pármeno et la vengeance qu'en tire la vieille entremetteuse, vexée, et animée par la perspective du profit. Suivant ses dires, il n'y a que trois jours qu'elle sait où vit Pármeno (I, 10, 272) et elle constate qu'il s'est affranchi de son éducation au point que sa loyauté et sa clairvoyance l'ont poussé à dévoiler ses secrets d'entremetteuse et de guérisseuse, p.273

, Mais l'évocation de son tutorat (I, 10, 271-272 et VII, 1, 371-376) ne suffit pas à (re)plonger le jeune homme dans l'infamie. Célestine procède alors à ce que nous appelons « l'invention de Claudina », récit invérifiable par lequel elle diffame Pármeno auprès de Sempronio, dans un premier temps (III, 1, 300-301), et cette entreprise de destruction offre une certaine symétrie au discours dénonciateur de Pármeno. 60 Puis elle assène le même récit au jeune serviteur (VII, 1, 377 et suiv.) et ce faisant, elle expose et actualise insidieusement un principe majeur de la conception sociale : jamais un être infâme ne peut devenir honnête. Elle se venge ainsi du discours de Pármeno et l'oblige

, Parmi les modèles potentiels que constituent les plus âgés de son entourage, aucun ne l'encourage sur la voie de la vertu, à commencer par son maître, noble, honrado par excellence

, Les discours respectifs de Pármeno et de Célestine fonctionnent en écho autour d'un enjeu crucial : le choix du maître de recourir à Célestine, et l'attitude corollaire chez son serviteur fidèle consistant à opposer une résistance salvatrice. Seul contre tous, Pármeno, avec son discours de vérité embrassant le double domaine médicinal et moral, est une sorte de révolté, p.61

P. Pármeno and . Conclure, ancrage de La Célestine dans un des nombreux aspects intellectuels et culturels contemporains dont l'oeuvre rend compte, le domaine médical et pseudo-médical ; il lui est confié la tâche de dénoncer des activités illicites de personnes malhonnêtes qui justifient leurs activités par une fausse science. Cette fonction le met en butte avec celle qui apparaît déjà aux lecteurs contemporains comme la protagoniste principale, du fait de son pouvoir manipulateur

J. Joset, De Pármeno a Lazarillo, Celestinesca, vol.8, issue.2, pp.17-24, 1984.

R. Navarro-durán-en-fait-l'aîné-de-lazarillo, Lazarillo de Tormes y la novela picaresca, pp.45-61, 2004.