, Ses partisans se réfugient en Aragon où ils recherchent l'appui d'Alphonse V. Celui-ci, à Valence, travaille à renouer les liens entre les deux frères, alors que Jean demeure allié à Álvaro de Luna. En 1427, l'entente retrouvée, les infants montent une conjuration avec les grands de Castille et parviennent à obtenir de Jean, pp.1427-1428

I. Ferdinand, Aragon avait mis en place le contrôle familial sur la Péninsule en mariant Alphonse, son aîné, avec la fille d'Henri III de Castille, comme nous l'avons déjà dit ; mais aussi en promettant Jean à une princesse de Navarre, en destinant Henri, maître de l'Ordre de Saint-Jacques, à contrôler le gouvernement de Castille avec l'appui de ses frères, et enfin en mariant sa fille Marie à Jean II de Castille et Léonore à Edouard I de Portugal

, Son goût pour le genre de la question-réponse s'illustre également dans le Cancionero de Palacio. La franqueza serait-elle une valeur particulièrement bafouée dans les périodes d'instabilité ou appartient-elle à la tradition de la poésie morale ? Toujours est-il que Pedro López de Ayala, presque un siècle avant, lui a consacré une strophe dans son Rimado de Palacio, p.50

, Dans sa réponse, le Valencien Mosen Rebellas oppose un allí, la Castille, caractérisée par ses hommes courageux, généreux, bons et mesurés, à un aquí, estas partes, représentant de façon très hypothétique le royaume de Naples. 51 Là où il se trouve, inutile de chercher ces vertus. Si l'on considère ses données biographiques, on comprend mal pourquoi il prend un tel parti pour la Castille. Enfin, Juan de Dueñas répond que cette vertu est détenue par un très noble roi d'Espagne ; mais il prend des précautions oratoires en introduisant ses mots par « dizen », expression à double valeur puisqu'elle indique la renommée mais implique aussi l'incertitude du locuteur qui ne prend pas personnellement position. D'ailleurs, le souverain en question n'exerce-t-il pas cette vertu avec un excès critiquable ? Dizen que la quiere tanto que

, On peut interpréter l'évocation de la défense du territoire comme une allusion assez claire à Jean II: Dizen que tiene también gozos, plazeres et guerra et uictoria contra quien tomar quiere su tierra, pp.13-16

, qu'il a soutenu avant 1430, et Alphonse V qu'il a accompagné à Naples. Le très noble roi espagnol en question ne peut-il pas renvoyer tout aussi bien à Alphonse V, souverain plein d'ambition sur le territoire péninsulaire, roi conquérant, toujours sur la défensive face à l'ennemi français ? Ce débat, tout en nous permettant de saisir les opinions controversées propres à une période trouble, se présente en des termes suffisamment masqués pour empêcher une interprétation certaine. C'est de façon beaucoup plus explicite que Tapia exprime la mobilisation des Espagnols de Naples pour défendre leur souverain. Le texte a été écrit probablement en 1458, lorsque, après la mort d'Alphonse V, Ferrante lui succède à la tête du royaume de Naples. Profitant de cette circonstance, Jean II d'Anjou, duc de Lorraine et de Calabre, qui vient de recevoir Gênes, s'embarque en 1459 pour Naples. La noblesse italienne se divise : le comte d'Arenas prend position en faveur du parti angevin. Une fois encore, Tapia allie courtoisie et politique en adressant une critique sous forme d'avis -« albalá

. D'origine-aragonaise, J. Sa-mère, and . De, Villalpando n'a jamais quitté la Péninsule : il vit en Castille et, cependant, entretient des relations avec la cour de Navarre, en qualité de majordome du roi don Juan -le frère d'Alphonse V qui a épousé Blanche de Navarre-. Tout en restant au service de ce souverain, il s'installe en Aragon où, vers 1452, il est capitaine dans l'armée aragonaise. Pendant la révolte catalane, il demeure fidèle à Jean II, pp.1462-1472

, Voir supra, note 35. Il s'agit du poème XXXVIII

, Naples, s'était prononcé en faveur d'Alphonse V comme héritier de la couronne napolitaine

, Donzella ytaliana que ya fuiste aragonesa eres torn[a]da francesa, non quieres ser catalana

. Le, Ariane -trop vite consolée du départ de Thésée par la venue de Dionysos, de la « Cava castellana », de Briséis devenue la maîtresse d'Achille bien que celui-ci eût tué son frère et d'Agrippine la Jeune 53 . Il montre du doigt cette ennemie française, calabraise, génoise, dessinant à travers les adjectifs de nationalité une carte des territoires adverses et souhaite qu'avec l'aide de la bonne fortune elle recouvre son identité de sicilienne, aragonaise et catalane. Le poète exploite le caractère d'annonce publique déclaré dans le titre : cette « albalá » met en danger la renommée de la comtesse si elle ne se range pas rapidement aux côtés des aragonais

, aunque seas galana, de muchos serás represa

, Yo te enbío esta canción escripta como alualá

. Tapia-va-même-jusqu'à-la-qualifier-de-païenne, D. Lui-rappelle-les-modèles-de, and . De-lucrèce, Soucieux de ménager la diplomatie cependant, il fait un épilogue sur le thème de la loyauté de la France, royaume de souverains généreux qui ne peuvent apprécier qu'à leur table s'assoient des convives déloyaux et traîtres. Simultanément il félicite la comtesse de Buchanico qui, bien qu'appartenant à la famille Caracciolo, resta fidèle aux aragonais. Cette loyauté lui vaut de recevoir des louanges courtoises, d'être comparée à l'amazone Penthésilée 54 et de se rendre digne d'un culte dans le temple de Diane : Segunda Pantasilea en armas et por amores vos soys flor de las flores hermosura vos arrea

, En el templo de Dïana celebrarán uuestra fiesta. (LXV, v, pp.21-22

E. Voir and . Pontieri,

, Jeanne II de Naples avait adopté Alphonse V, en 1420, faisant de lui son héritier. En 1423, elle révoque cette adoption mais Alphonse V parviendra à s'en, vol.257, p.271

, Le nom Ariane est transcrit avec la métathèse du « d » de Ariadna ce qui donne « Adriana » ; par ailleurs, nous déduisons que « Rapina » désigne Agrippine la Jeune, mère de Néron, qui, une fois veuve, a épousé son oncle, l'empereur Claude sur qui elle exerçait une emprise absolue et qu'elle empoisonna. Elle intrigua pour que ce soit son fils Néron qui ait le pouvoir

L. Vrai-nom-de-briséis, . De-brisès, and H. Est, Autour d'elle, se déclencha une querelle

, Agamemnon la réclama et l'obtint, provoquant la colère d'Achille, qui, part la suite, la récupéra

. Accourue-pour-secourir-priam-À-la-mort-d'hector, P. Dit-on, . Tomba-devant-troie, J. Frappée-par-une-flèche-d'achille-;-battesti-pélegrin, E. ;--benito-ruano et al., La poésie lyrique espagnole et portugaise à la fin du Moyen-Âge, Les thèmes et les genres ; Les formes, 2 volumes, Rennes, Plihon, 1949-1953. -Madurell Marimón, Mais sa beauté émut profondément le héros grec. Briséis et Penthésilée sont deux femmes mythiques de la légende de Troie qui a connu une ample diffusion dans l'Espagne médiévale (à partir du Roman de Troie de Benoît de Sainte-More) et à laquelle les poètes et aussi les chroniqueurs ont largement puisé, vol.33, pp.149-240, 1626.