A. Orlandos, Dédale : La mythologie de l'artisan en Grèce ancienne, Les matériaux de construction et la technique architecturale des anciens Grecs, p.124, 1966.

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J. K. Papadopoulos, J. F. Vedder, T. Schreiber, and D. Circles, Experimental Archaeology and the Pivoted Multiple Brush, American Journal of Archaeology, vol.102, issue.3, pp.507-552, 1998.

H. L. Lorimer and H. Monuments, , p.192, 1950.

, Nous pouvons négliger la notion que recouvre l'adjectif égal dans des formules comparatives telles que « Il l'honorait à l'égal de ses fils (isa) », Iliade, 13.176 ; 15.439; 551 ; « une fougue égale aux dieux », Iliade, 21.315 ; Odyssée, 11.304, 484 etc

, Written Voices, Spoken Signs: Tradition, Performance, and the Epic Text, vol.67, pp.56-82, 1997.

W. Leaf, T. Homeric, and C. , Nicole Loraux rapproche avec raison cette expression de l'expression hena thumon ekhontes (« tous d'un même coeur », Iliade, 15.410-413 ; cf. 12.434), employée par Homère de manière ironique pour souligner l'horreur de l'unisson dans le carnage 37 . Dans tous ces textes, la même loi géométrique et dynamique est à l'oeuvre: un cercle dans lequel les forces prennent la direction de lignes horizontales tandis que le milieu se dresse verticalement. C'est pourquoi le champ de bataille est un espace orienté par la droite et la gauche à partir du milieu : « Fils de Deucalion, The Journal of Hellenic Studies, 5, 1884, pp.185-194

, Sur la droite de toute l'armée ? Vers le milieu (ana messous, Ou sur la gauche ? » (Iliade, 13, pp.307-309

, Sans doute la géométrie homérique qui structure les mouvements des forces combattantes est-elle celle d'un centre qui réduit tout au même, mais cette indifférence n'est pas pensée chez Homère en tant qu'harmonie, elle est tout au contraire le sommet de la violence. J. Svenbro a tenté de repenser ces deux représentations contradictoires de l'espace circulaire. Se souvenant de l'opération (selon lui connue par les Pythagoriciens) de la division des nombres pairs, il déclare : «la khôra qui se produit lorsqu'on divise un nombre en deux c'est un lieu inoccupé, un no man's land, un espace qui rappelle le méson délimité par les 'lignes (gé-phurai) du combat' chez Homère, à savoir le champ de bataille entre deux armées (?). À ce méson vide, lieu de la lutte à mort, s'oppose le méson politique, lieu d'une lutte désarmée au coeur de la cité, Force est de constater que si le milieu « homérique » possède bien certains traits « euclidiens », il est impossible de se contenter d'une analyse qui conclut que cette géométrie est celle d'une médiation qui égalise les différences en les réconciliant dans l'unité harmonieuse, vol.38

, Loraux considère, à la différence de J. Svenbro, que ces deux aspects n'en font en réalité qu'un. C'est ce qu'elle a appelé le « lien de division » 39 , incarné, selon elle, dans la figure d'Arès dans le nom duquel il conviendrait de reconnaître la racine ar* connotant l'harmonie 40 . Pour mettre en évidence chez Homère l'existence d'une harmonie fondée au milieu et sur la division, N. Loraux cite deux passages de l'Iliade qui semblent en apporter la preuve : « Les Argiens de l'autre côté raffermirent leurs phalanges, Contre la méthode qui se borne à classer deux aspects contradictoires d'un même phénomène

. Op and . Cit, , p.115

H. À-mégara, le corps géomètre, Annales, Economies, Sociétés, Civilisations, 37 e année, pp.953-964, 1982.

N. Loraux, Op. cit, vol.40, pp.117-120

. C. Op, , p.117120

, traduction qui revient à faire du verbe passif artunthè, un actif avec l'effet de transformer le combat en agent de l'action, alors qu'il en est l'objet. Le verbe artunô a certes pour étymologie la racine ar* présente dans tous les verbes connotant l'harmonie, mais il ne signifie pas comme le pense N. Loraux, que le combat ou la mêlée sont pensées comme une harmonie. En effet, ce verbe signifie « arranger », par exemple des présents de noce (Odyssée, 1.277). Dans le contexte de la bataille, comme en témoigne le vers 215 du chant 11, juste avant l'expression artunthè de machè, il s'agit de consolider la phalange. C'est ainsi qu'au chant 16 de l'Iliade (vers 212-214), les rangs serrés des soldats en phalanges sont comparés à la construction d'un mur ajusté par des moellons bien serrés et l'expression stichès arthen qui décrit les rangs serrés des soldats (Iliade, 16.211) est éclairée par un autre passage de l'Iliade (13.800) où est mentionné «l

. Ainsi, est en toute rigueur une métonymie qui signifie que les phalanges sont prêtes pour se battre au front, et non pas un oxymore qui signifierait que le combat s'harmonise. N. Loraux invoque un autre passage concernant une lutte lors des jeux en l'honneur de la mort de Patrocle qui se déroule au milieu de l'agôna (Iliade, 23.507, 685), c'est-à-dire sur la place dévolue aux jeux de compétition

, « Ils s'empoignèrent à bras le corps avec leurs mains vigoureuses comme lorsque, en les alternant (ameibontes), un charpentier fameux ajuste les pièces (èrare) au haut d'une maison, pour la protéger des vents violents » (Iliade, vol.23, pp.710-713

, Mais dans ce contexte, où il n'est pas question du champ de bataille ni de ses implications, la comparaison de la prise des lutteurs avec la disposition alternée des chevrons du charpentier, celui qui par excellence « harmonise », a pour but de souligner la force de la prise et non pas de suggérer, fût-ce ironiquement, l'ambiguïté agressive de l'harmonie. En conséquence, les deux seuls exemples examinés par N. Loraux pour illustrer « l'Harmonie d'Arès » se révèlent avoir un tout autre sens. S'il est permis de suivre N. Loraux lorsqu'elle observe que les expressions telles que hena thumon ekhontes ou homoiïos ptolemos suggèrent que le milieu est une division qui unifie et assimile dans une même violence où les différences disparaissent, Commentant ce passage l'auteur écrit : « les lutteurs s'enlacent » 42 , et veut reconnaître dans ce passage une autre figure de « l'harmonie de division

. La-«-ronde,

C. Homère,

, Op. cit, p.116

. Ibid,