Que le roman propose une vision du monde, nul ne saurait en douter. Mais est-il pertinent de la prendre en compte – et, si oui, de quelle façon ? – dans le jugement que nous portons sur lui ? La question posée est celle du statut de la littérature et du pacte de lecture qui la définit. Le roman relève-t-il d’un domaine réservé, qu’il n’est pas pertinent d’évaluer sur le plan éthique, ou faut-il le considérer comme une parole responsable ? En d’autres termes, les valeurs morales inscrites dans une fiction ont-elles une incidence sur sa valeur littéraire ?