Montaigne vetu de noir : le style du gentilhomme
Abstract
Montaigne a consacré un chapitre de ses Essais à «l’usage de se vestir» (Montaigne 2007: 230-233). Son objet, tout futile qu’il peut paraître, trouve sa place légitime dans un livre que son auteur concevait, du moins dans un premier temps, comme un grand catalogue dans lequel il enregistrait les mœurs et les usages des différentes nations. Sans trop s’éloigner de son cabinet, par la magie de ses lectures, il pouvait prendre plaisir à contempler leur diversité et leur variété, comme il pouvait réfléchir sur la relativité d’une condition humaine qu’il découvrait tout autre qu’uniforme. Le vêtement à cet égard constituait un exemple privilégié, et la proposition de ce chapitre, liée à son premier dessein, ne semble pas avoir été différente de cette volonté d’inventaire.