L'article s’intéresse à la représentation des passions (au sens large du terme) du point de vue du temps, dans La Cousine Bette. Celles-ci sont abordées au niveau du personnage, des relations entre personnages ou entre eux et l’argent, entre eux et l’Histoire. L’article étudie la configuration de la fulgurance et de la longue durée passionnelle, puis le manque de synchronisation dans la confrontation des passions individuelles entre elles ou avec le temps propre à l’argent (aux opérations financières). Cette pluralité des temps se confirme par la mise en valeur, non sans restrictions importantes, de l’historicité des passions, de ce fait exposées à l’anachronisme. L’élaboration de la temporalité de celles-ci fait donc ressortir leur fonction structurante dans le roman, leur caractère naturel tout comme leur dépendance à l’égard d’un état social.