, dont elles sont bien moins chargées que celles des autres poètes, mais de la manière d'exprimer les violentes passions qu'il y introduit 63

, 64 : plus on met d'action, moins on laisse de place au développement rhétorique des passions. C'est aussi la position anticornélienne de la préface de Bérénice : prendre l'action la plus simple car elle n'est plus l'essentiel, mais un simple support, un simple « dessein », l'essentiel étant dans les couleurs et l'ornement. Dans la théorie de l'art, cette position correspond à l'argumentation « coloriste », qui défend le primat de l'ornement sur la structure 65 . De fait, en soutenant le primat de l'action sur les passions en 1660, Corneille était conscient de s'opposer à l'évolution de la tragédie vers la galanterie et l'amplification rhétorique, Mais en 1663, après la querelle de Sertorius, il supprime tout éloge et, dans sa Seconde dissertation concernant le poème dramatique, accuse au contraire la pièce de « polymythie

. Ibid,

S. D'aubignac, P. Le-poème-dramatique, N. Breuil-;-rééd.-par, M. Hammond, . Hawcroft et al., et 35 : « Le plus grand défaut d'un poème dramatique est lorsqu'il a trop de sujet, et qu'il est chargé d'un trop grand nombre de personnages [?] Cette polymythie nous prive encore d'un plus grand plaisir, en ce qu'elle ôte à M. Corneille le moyen de faire paraître les sentiments et les passions, c'est son fort, c'est son beau, p.30, 1663.

A. Dacier, ;. Parrhasius, . Polygnote, and . Et-aristide-le-thébain, « Ce dernier exprimait parfaitement les moeurs. Toutes les figures des tableaux de Polygnote étaient si animées, que le spectateur n'avait aucune peine, à connaître l'esprit et les moeurs des personnages qu'elles représentaient. Les passions y étaient admirablement exprimées. Aussi Aristote dit dans le livre VIII de ses Politiques, que les ouvrages de ce peintre devaient être plus exposée aux yeux des jeunes gens, que ceux de Pauson, qui, comme Zeuxis, n'exprimait point du tout les moeurs dans sa peinture, puisqu'il savait représenter les passions, pp.93-94

. Saint-evremond, 393 et 394 : « J'ai soutenu que pour faire une belle comédie, il fallait choisir un beau sujet, le bien disposer, le bien suivre, et le mener naturellement à la fin ; qu'il fallait faire entrer les caractères dans les sujets, Défense de quelques pièces de théâtre de M. Corneille, OEuvres mêlées, éd. par L. de Nardis, p.392, 1966.