L'arrière-texte dans la littérature du Moyen Âge, entre appropriation et subversion
Abstract
Quelle que soit la définition adoptée, l’arrière-texte est nécessaire à la compréhension d’une œuvre ; mais pour les spécialistes du Moyen Age, cette notion est peut-être plus importante encore dans la mesure où les auteurs de cette époque évoquent de manière presque systématique un texte antérieur. En d’autres termes, le texte médiéval – notamment le texte littéraire – ne se conçoit pas indépendamment d’un autre texte qui lui préexiste et lui confère une grande part de sa légitimité. De la simple mention d’un texte « source » au « remploi » pur et simple de fragments ou de chapitres, nous verrons que les auteurs médiévaux n’ont pas tous recouru de la même manière ni dans les mêmes proportions à l’arrière-texte? Plus encore, nous repérerons la manière dont, au cours de la période, en particulier au XIIIe siècle, le recours à l’arrière-texte se modifie et comment ce dernier peut alors apparaître comme un « contre-texte » dont les romanciers et les poètes se nourrissent pour mieux le subvertir. Afin d’illustrer cet infléchissement, nous nous appuierons essentiellement sur deux corpus : celui de la poésie lyrique mariale, qui prend pour modèle la lyrique courtoise tout en condamnant les apories de la fine amor, et celui des romans arthuriens en prose qui, récupérant les motifs, thèmes et personnages des romans en vers, en subvertissent à la fois le sens et les valeurs.
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