H. Rehbach, Et ce, en plus de rappeler que la série, qui bénéficia en allemand d'un doublage aussi amusant et libre que le doublage français, fut outre-Rhin (et en Autriche comme en Suisse alémanique), sous le titre Die 2 [Les 2], un immense succès, comme en France, ceci expliquant peut-être cela. Les acteurs de doublage Rainer Brandt

F. Dans-ce-spot-d'une-grosse-demi-minute, ». Bernard, J. Au-volant-d'une-voiture-de-luxe-tapageuse, and . Martineau, au volant de sa 306, roule sans problème sur la même route, le croise -ceci dit, dans ce spot, ils ne se connaissent pas -et fait la simple aumône à Bernard d'un mouchoir pour s'essuyer, pendant que ce dernier tente, donc, de réparer sa voiture de sport bien moins fiable qu'une 306. On notera que, dans cette publicité, les deux moitiés de l'écran splitté sont inversées, « Danny » (« Martineau ») se retrouvant à droite et Brett (« Bernard ») à gauche. On peut revoir le spot sur YouTube. L'organisme de crédit Cetelem a aussi utilisé la musique de Barry pour un spot en 2009. Ces deux publicités nous semblent ainsi miser

. Générique, Nous le souhaitons d'abord en nous mettant, par confort, sous les auspices du tant cité dans ces lignes Éric Vérat, lorsqu'il écrit qu'« [a]u-delà de toute grande considération, peut-être faut-il aussi analyser le générique à travers une dimension personnelle, simple, mais sincère et viscérale 76 ». Et ensuite parce que, comme le disait Léon Werth : « Quand la Grèce disparaît, il reste les hellénistes 77 » ; et si Curtis, que nous avons eu la chance de voir à Paris lors d'une soirée dédiée à ce grand acteur 78 , et Moore, ont désormais disparu, il reste nous, les chercheurs, accessoirement -mais pas obligatoirement -fans, pour parler d'eux et notamment de cette série. Alors, s'il faut parler de nous un instant, nous dirons que dans ce générique, tant par sa musique que par ses images, découvertes pourtant en noir et blanc sur le téléviseur familial, vraisemblablement en 1977, à l'âge de huit ans, comme on l'a dit en introduction 79 , nous eûmes tôt fait, en même temps que nous accédions à l'âge de raison, de comprendre que ce générique sous-entendait que la vie, maintenant que les différentes qualités -au sens le plus (faussement) neutre du terme -et la spécificité de ce générique ont été élucidées par nos soins, du moins l'espérons-nous, dans ses dimensions intrinsèques autant qu'extrinsèques

É. Vérat and . Op, À rapprocher de ce que disait déjà un grand prédécesseur : « Il existe un empirisme tendre, qui s'identifie de la manière la plus intime à l'objet et qui devient de la sorte une véritable théorie, vol.21, p.244, 1830.

L. Werth, Déposition. Journal de guerre, p.84, 1946.

R. Au-grand, lors du 13 e Festival du Film Jules-Verne, qu'il présida également cette année-là. Outre deux longs-métrages où joua Tony Curtis, on y projeta aussi un épisode d'Amicalement vôtre?, vol.9, 2005.

, La première diffusion française eut lieu en 1972-1973 sur la deuxième chaîne de l'ORTF, puis les rediffusions s'enchaînèrent, en 1974 (toujours deuxième chaîne) et, donc, 1977 (TF1), ce qui correspond à nos premiers souvenirs de la série, 1969.

. Ou-le-surmâle and . Le-travesti, parfois pas si éloigné que cela de la « grande folle ». Quant au choix par Tony Curtis -sur lequel portent des rumeurs persistantes de bisexualité dans « la vraie vie » -de porter des gants de cuir dans nombre d'épisodes -l'acteur portant de toute façon souvent du cuir dans la série -, il avait fait couler beaucoup d'encre? mais c'est une autre histoire ! Nous avons, en revanche, étudié le sous-texte gay, cette fois documenté et avéré, d'une autre série culte, d'ailleurs citée supra, Les Mystères de l'Ouest, dans notre article intitulé « Les Mystères de l'Ouest (The Wild Wild West, Ils étaient deux célibataires, pp.73-121, 1965.

, Reste que, près d'un demi-siècle plus tard, on a d'autres raisons, le temps passant, d'être irrémédiablement nostalgique par rapport, cette fois, à notre vie qui passe effectivement comme le générique, en une minute ou peu s'en faut, et par rapport à notre enfance, quant à elle, définitivement enfuie, et si ars longa, néanmoins vita breva. Achevons donc cette réflexion en reprenant le terme et l'idée du « dos noir du temps » éponyme de l'ouvrage hybride du romancier et essayiste Javier Marías 81 , empruntés eux-mêmes à La Tempête (The Tempest, 1610-1611) de William Shakespeare : « What seest thou else / in the dark backward and abysm of time ? 82 », dans la bouche de Prospero, que Marías met en rapport avec la deuxième des Stances -ou « Coplas » -sur la mort de son père (Coplas por la muerte de su padre, c. 1477) du célèbre écrivain espagnol de la fin du Moyen-Âge Jorge Manrique, avec son énigmatique dernier vers : « Pues si vemos lo presente / cómo en un punto se es ido / y acabado, / si juzgamos sabiamente, / daremos lo no venido / por pasado 83 ». Des vers que Javier Marías glose ainsi : Lo no venido, esto es, lo no llegado, lo no sucedido, lo no existido, no debemos seguirlo esperando sino darlo ya por pasado. [?] Y se me ocurre que quizá sea eso, lo que no viene y sin embargo es pasado, lo que discurra por aquella negra espalda y el abismo del tiempo que en otra lengua 81, fiction. D'où la mélancolie que nous ressentions déjà, enfant, face à ce générique gage d'une promesse impossible non seulement à tenir, mais même à envisager ; même si, depuis, les choses ont changé, fort heureusement, non seulement à un niveau personnel, mais aussi social, culturel et institutionnel, 1998.

, Les traductions françaises divergent quelque peu selon les traducteurs et les époques, citons-en une qui nous semble

«. Lors, / si nous jugeons sagement, / nous tiendrons le non venu / pour passé », trad. française dans Ly, Anthologie bilingue de la poésie espagnole, p.161, 1995.

, au-delà des spécificités de vie de chacun et chacune, par les téléspectateurs, au visionnage et à l'audition du générique d'Amicalement vôtre? : on y ressent « ce qui n'est pas advenu », comme le dit Marías, mais que nous devons paradoxalement « tenir pour passé » et qui, par conséquent, « glisse le long de ce dos noir et cet abîme du temps, Or, ces mots nous paraissent être en totale adéquation avec notre sensation, partagée totalement, cette fois

«. Ce-qui-n, Et il me vient à l'esprit que c'est peut-être cela, ce qui ne vient pas et qui cependant est passé, ce qui glisse le long de ce dos noir et cet abîme du temps qu'un autre poète [Shakespeare] a défini dans une autre langue, après que plus d'un siècle eut passé », à lire dans Marías, La traduction que nous donnons est de Jean-Marie Saint-Lu dans « Le dos noir du non-advenu », Littérature et Fantôme, Paris, Gallimard, « Arcades », pp.243-244, 2001.

. À-propos, d'une tout autre création, dans une lettre à son compatriote (roumain) Victor Brauner, à Bucarest, 1946.