D’opérations ponctuelles, au hasard de découvertes sur des chantiers concernant principalement d’autres périodes, les fouilles spécifiquement liées à des vestiges de la Grande Guerre se sont multipliées ces quinze dernières années en Champagne. Cantonnées dans un premier temps à l’archéologie préventive, elles sont complétées depuis quelques années par des opérations programmées, qui permettent de mieux asseoir nos réflexions dans ce domaine. Dans un premier temps ont été privilégiées les interventions concernant le quotidien des combattants, aussi bien en première ligne de front que sur ses arrières ; notamment en périphérie de la ville de Reims, secteur fortement impacté par les combats et aujourd’hui par l’aménagement du territoire, mais aussi en Argonne où la forêt a repris ses droits immédiatement après l’arrêt des combats. La communication présentera les principaux apports enregistrés lors de ces fouilles, notamment en termes de connaissance historiographique de la période. Elle abordera aussi les évolutions récentes de la discipline, qui met désormais en parallèle la notion de paysages de la Grande Guerre, particulièrement prégnante dans certains secteurs préservés de la Marne et des Ardennes avec l’étude et la préservation des vestiges du Premier conflit mondial.