Henri Michaux, La nuit remue : écrire dans les plis du sujet
Abstract
La nuit remue (1935) de Henri Michaux peut, de prime abord, donner l’impression d’une certaine disparate tant du point de vue de sa genèse que de celui de ses particularités génériques et thématiques. Pourtant l’unité se crée autour des récits de soi fantasmés, voire autofictifs. Épopée nocturne placée sous l’égide du rêve et de la rêverie, le recueil prend acte du renouvellement de leur conception aussi bien par les sciences relatives aux faits psychiques que par la littérature, surréaliste notamment. Comment son écriture les reprend-elle à son compte ? Pour répondre à cette question, l’article se propose de revenir dans un premier temps sur les relations que Michaux entretient avec
les surréalistes et plus particulièrement avec leur conception d’une écriture du rêve. Il s’attache ensuite à déployer la
poétique des récits de La nuit remue, notamment eu égards aux théories freudiennes. Enfin, il examine comment les poèmes du recueil peuvent constituer, pour leur propre compte, une réponse à l’écriture surréaliste.