Arrière-texte et création littéraire
Résumé
Mémoires d’Hadrien constitue un objet intéressant pour tester la validité éventuelle de la notion d’arrière-texte. Marguerite Yourcenar, qui s’est plu au sein de son siècle à cultiver une certaine dissonance, ne pratique pas la confusion des discours et maintient, au moins en apparence, une forme de cloisonnement. Pas d’intrusion intempestive, dans le discours prêté à Hadrien, de la voix de sa créatrice : « S’interdire les ombres portées ; ne pas permettre que la buée d’une haleine s’étale sur le tain du miroir » (Carnets, p. 332). Pour autant, l’attribution du récit à l’empereur Hadrien relève de la fiction, plus précisément du roman. Ayant soigneusement enfoui dans son texte ses secrets de fabrication, l’auteur a éprouvé le besoin de lever le voile sur certains d’entre eux en ajoutant à la suite de son texte, dès 1952, des Carnets de Notes de « Mémoires d’Hadrien » suivis d’une Note recensant les principales lectures constituant le fonds historique du roman. Ce diptyque offert à la suite du récit d’Hadrien comme un texte de (re)lecture additionnel constitue une exposition par l’auteur de son propre arrière-texte.
Origine | Accord explicite pour ce dépôt |
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