Aragon / du Bouchet : anthologies hugoliennes au XXe siècle
Résumé
Au XXe siècle en particulier, l'anthologie crée un effet de miroir qui permet à l’auteur d’exprimer ce qu’il est. La présentation de l’œuvre de Victor Hugo que font Louis Aragon et André du Bouchet dans les années 1950 illustre cet aspect. Sans doute fallait-il que les anthologistes soient eux-mêmes poètes pour livrer autant leur subjectivité et se dire ainsi à travers leurs interprétations. L’étude d’Alain Trouvé s’attache à des anthologies alors consacrées à un seul auteur, Victor Hugo, dont l’œuvre est assez vaste pour permettre de puiser les extraits. Tandis que du Bouchet choisit
la concision (65 pages) et un ordre qui paraît aléatoire, Aragon développe son anthologie de manière chronologique sur plus de 300 pages. À la différence d’Aragon, du Bouchet s’intéresse à des œuvres posthumes et à des morceaux de prose poétique. L’un travaille dans la fulgurance de fragments décontextualisés, l’autre reste plus proche de l'histoire littéraire. Les deux anthologies expriment donc des conceptions de la poésie qui paraissent antagonistes. Il s’agit bien pour les auteurs de dessiner par leur geste anthologique « une poétique personnelle en acte », le texte long poussant plus à lire et le fragment à écrire ou récrire.
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