L’image de Baudelaire dans le discours critique aragonien
Résumé
Diachronic and synthetic approaches will be used to examine Aragon’s critical commentaries on Baudelaire and his relation to the author of Les fleurs du mal. If Aragon the surrealist is mainly concerned with Baudelaire as romantic rebel, in contradiction with Valery who placed his modernity at the forefront of a certain form of classicism, Aragon the poet of the French Resistance writes in praise of Baudelaire as the heir of a tradition pertaining both to realism and national exaltation. For fifty years, Aragon’s predilection for Baudelaire’s poetic prose never fundamentally faltered despite occasional reversals of opinion. It nourished his personal search for a poetic language that would transcend all genre distinctions and generate its own contestation and criticism.
La relation d’Aragon à Baudelaire est ici interrogée à partir des seuls textes de commentaire, envisagés de façon diachronique, puis synthétique. Si Aragon le surréaliste privilégie le romantique révolté, contre la vision de Valéry qui situe la modernité de Baudelaire à la pointe d’un certain classicisme, le poète de la Résistance, lui, célèbre en l’auteur des Fleurs du mal l’héritier d’une tradition placée sous le double signe du réalisme et de la nation. Malgré les revirements de circonstance, la prédilection d’Aragon pour la prose baudelairienne demeure : elle nourrit, au fil de cinquante années, sa recherche d’une parole dépassant les clivages génériques et organisant sa propre contestation.