À la représentation rassurante et prestigieuse d’un Paris physiquement ancré dans des espaces monumentaires, d’un Paris « qui sera toujours Paris » ou bien d’un Parisien devenu un type, exclusif et immuable, l’œuvre littéraire de Zoé Valdés semble répondre par l’esquisse d’une autre Paris dont l’essence sibylline et mystérieuse, serait finalement, bien moins européenne et « parisienne » que latino-américaine. Au Paris merveilleux et idyllique d’un Hemingway, Valdés substituerait révolutionnairement l’image d’une ville secondaire, ou d’une ville tremplin, devenant même finalement une pâle copie de l’inoubliable et cette fois ci unique, cité havanaise. L’envahissante tendance au localisme de Zoé Valdés et les pouvoirs de métamorphoses et de démystification de sa plume nostalgique sur Paris ont néanmoins des limites certaines, suggérant, que sous son masque de double dégradé havanais et de « cuartel », la ville Lumière mérite au moins encore un nom propre ou une appellation spécifique et méliorative, celle de capitale de la création libre.