Les universités françaises doivent réaliser, avant la fin de l’année 2024, un schéma directeur de développement durable et de responsabilité sociétale et environnementale (SD DD&RSE) en réponse à une demande de leur ministère de tutelle et des Objectifs de Développement Durable de l'ONU. La construction de ce Schéma s’inscrit dans un continuum puisqu’elle intervient dans un processus déjà institutionnalisé, tous les établissements de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) étant déjà engagés dans des démarches de responsabilité sociale et sociétale des universités (RSU). Si l’objectif est identique pour tous les établissements puisqu’ils doivent finaliser ce document stratégique à la même échéance et qu’il les engage à moyen et long termes, la problématisation de cet objectif commun n’est pas homogène. Les controverses sur la mise en œuvre diffèrent, de même que les dispositifs d’intéressement mis en place, d’enrôlement et de mobilisation, qui sont dépendants de leur structuration et de l’engagement politique au plus au niveau de chaque université. L’analyse longitudinale de la démarche de construction du SD DD&RSE dans deux universités françaises, réalisée au prisme de la théorie de la traduction, permet de comprendre comment et pourquoi ces universités, tout en poursuivant le même objectif, empruntent des voies différentes pour arriver à leur fin. Des implications managériales et méthodologiques sont tirées de ces études de cas.