Quand une série télévisée interroge et joue avec les textes sacrés… Ainsi soient-ils au prisme de l’intertextualité et de la métatextualité
Abstract
Dans une société marquée par la sécularisation, le concept d' \guillemotleft exculturation \guillemotright de Danielle Hervieu-Léger rend compte du processus de \guillemotleft dé-liaison \guillemotright, de déconnexion entre la culture collective et la culture de l'église. En outre, dans l'espace public, la religion se trouve régulièrement projetée sur le devant de la scène médiatique, notamment au regard de ses dysfonctionnements (secrets, affaires de pédophilie...). En 2012, une série télévisée française, Ainsi soient-ils, produite et diffusée par Arte, porte le religieux à une heure de large audience. Ponctuellement, les personnages citent de courts passages des écrits consacrés ; certaines biographies et études théologiques (de Saint Augustin notamment) sont évoquées. Viennent également dialoguer des textes ou des symboles de type profane.Cet article interroge cette fiction sérielle à travers le prisme de la littérature dite sacrée. Outre les représentations, nous questionnons également les différentes transactions métatextuelles, intertextuelles et interdiscursives qui se font jour tout au long des épisodes. L'objectif de cette contribution est de montrer la capacité d'une série à interroger, à jouer avec les textes sacrés \textendash trop souvent fossilisés par le dogme et le rituel\textendash pour proposer et susciter un questionnement critique social tant sur le croire contemporain que sur les rapports sociaux.