Une mise à l'écart des bénévoles par la professionnalisation ? Le cas du sport associatif
Abstract
It is by now a commonplace assertion that the number of salaried employees in non-profit associations has substantially increased over the course of the last thirty years. Several authors, including M. Simonet, E. Marchal and M. Hély have investigated this phenomenon in order to develop a better understanding of the ongoing changes in this “third sector”. In line with this research and based on a field study conducted in Champagne-‐Ardennes, this article aims to question the relationship between volunteers and employees in three distinct associative sectors (sports, culture and protection of the environment). It seeks to question the idea according to which this traditionally “all volunteer” sector is supposedly “professionalizing” without friction with regards to the roles and positions of employees and volunteers respectively. The comparative approach proves to be all the more relevant in revealing the influence of volunteers on the structural dynamics of their associations, as well as distinguishing shared, delegated and centralised governance.
Il est maintenant courant d’affirmer qu’en France le salariat au sein des associations a largement progressé au cours des trente dernières années. De nombreux auteurs, notamment M. Simonet, E. Marchal ou M. Hély, ont interrogé ce phénomène pour comprendre les mutations à l’œuvre dans « le tiers secteur ». Dans le prolongement de ces travaux, cet article vise, à partir d’une enquête de terrain menée en Champagne-‐Ardenne (France), à questionner le rapport entre bénévole et salarié dans trois secteurs associatifs distincts (associations sportives, culturelles et de protection de la nature). Il cherche à relativiser le constat par lequel ce secteur, historiquement « tout bénévole », serait en train de « se professionnaliser » sans heurt dans le rôle et la place des uns par rapport aux autres. La démarche comparative entre secteurs associatifs se révèle d’autant judicieuse qu’elle permet de dévoiler les spécificités de l’emprise bénévole dans la dynamique structurelle associative et met en évidence une gouvernance partagée, déléguée ou à l’inverse
centralisée