De la serinette à la tournette : l’ambivalence de la critique du mécanisme cartésien dans le Rêve de D’Alembert. - Université de Reims Champagne-Ardenne Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie Année : 2003

From bird-organ to spindle: the ambivalance of the criticism of Cartesian mechanism.

De la serinette à la tournette : l’ambivalence de la critique du mécanisme cartésien dans le Rêve de D’Alembert.

Résumé

We attempt here, by studying the mechanistic model of the spindle, by which Diderottries to account for the properties of living things, to understand the nature of his receptionof Cartesian mechanism. The model of the spindle is particularly interesting here, as itconcerns the formation of the living being, which Descartes had avoided, in L’Homme, byconsidering ready-made machines. By choosing this model, Diderot thus shows his debt toDescartes as well as the limits of his mechanism — but not of mechanism in general, as itis the mechanistic model of the spindle which is useful to illustrate Bordeu’s point and tocriticize, or at least complete, Cartesian mechanism. Like the bird-organ, introduced byDiderot in the first Dialogue in order to criticize the insufficiency of the Cartesianconception of the body-machine, the spindle is a mechanistic weapon which Diderot uses toshow the limits of Cartesian mechanism. In the case of the bird-organ, the problem forDiderot is the fact that the Cartesian conception of the body-machine is based on thedistinction of two substances, while for the spindle, the problem that Diderot is seriouslydiscussing and that Descartes had not explained was embryology. But in both cases, thecriticisin of Cartesian mechanisin takes place within a frame of thought that remainsprofoundly mechanistic.
En étudiant le modèle mécaniste de la tournette que Diderot propose pour rendre compte de propriétés du vivant, nous chercherons à comprendre la nature de l’héritage du mécanisme cartésien chez Diderot. Le modèle de la tournette est, en ce sens, particulièrement intéressant puisqu’il concerne un domaine — la formation d’un être vivant — que Descartes avait contourné dans L’Homme en se donnant des machines toutes faites. Diderot, par le choix de ce modèle, marque ainsi sa dette envers Descartes en même temps que les limites de son mécanisme — mais non pas du mécanisme en général puisque c’est le modèle mécaniste de la tournette qui est pertinent pour éclairer le propos de Bordeu et critiquer ou du moins compléter le mécanisme cartésien. A l’instar de la serinette introduite par Diderot dans le premier Dialogue pour critiquer le caractère insuffisant de la conception cartésienne du corps-machine, la tournette est une arme mécaniste que Diderot retourne contre le mécanisme cartésien pour en montrer les limites. Dans le cas de la serinette, le problème qui gêne Diderot est que la conception cartésienne du corps-machine repose sur la distinction des deux substances, dans le cas de la tournette le problème que Diderot prend au sérieux et que Descartes n’a pas expliqué est l’embryologie. Mais dans les deux cas, la critique du mécanisme cartésien se fait dans un cadre de pensée qui reste profondément mécaniste.

Domaines

Philosophie

Dates et versions

hal-02487732 , version 1 (21-02-2020)

Identifiants

Citer

Véronique Le Ru. De la serinette à la tournette : l’ambivalence de la critique du mécanisme cartésien dans le Rêve de D’Alembert.. Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 2003, Le Rêve de D'Alembert, 34, https://doi.org/10.4000/rde.161. ⟨10.4000/rde.161⟩. ⟨hal-02487732⟩
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