Pour une anthropologie de la joie. Otto Friedrich Bollnow et Nietzsche
Abstract
Nous voudrions esquisser ici une anthropologie reposant sur les conceptions modernes de l’homme, répondant ainsi à l’appel de Kant qui assignait à la philosophie le rôle de répondre à quatre questions : que puis-je connaître ?, que dois-je faire ?, que suis-je en droit d’espérer ? et qu’est-ce que l’homme ? Comme le remarque Otto Friedrich Bollnow dans la ligne de son maître W. Dilthey, le projet anthropologique est particulièrement important au vingtième siècle, où l’on ne croit plus à la suprématie de la raison et où il devient urgent de s’interroger à nouveaux frais sur l’être de l’homme. Le romantisme, la psychanalyse, les philosophies postérieures à l’idéalisme absolu nous ont appris que l’homme est un être de pulsions et de sentiments plus qu’un être d’abord rationnel, et qu’il est mû par des tendances souvent contradictoires, loin de ne se laisser conduire que par une volonté éclairée par la raison. Les philosophies existentielles ont insisté sur l’angoisse comme mode d’être au monde de l’homme. Sans négliger l’importance de celle-ci, nous voudrions souligner le rôle de l’enthousiasme et de la joie, comme modes d’être fondamentaux, tout en sachant que joie et angoisse ne cessent de s’appeler l’une l’autre, tout comme la mélancolie et l’enthousiasme, dans la vie de l’homme. Nous nous appuierons sur l’œuvre de Bollnow qui, sans être un disciple de Nietzsche, invoque souvent son œuvre pour livrer ces réflexions.
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