Autoportraits doubles, autoportraits du double : miroir des genres
Résumé
Lucy Schwob choisit en 1917 le pseudonyme au prénom androgyne de Claude et au patronyme de Cahun de la lignée des maudits (Caïn). Écrivaine, photographe, plasticienne, elle écrit sur elle-même diffractée en de multiples instances, et réalise nombre de photographies dont une large proportion d’autoportraits qui, à la manière de Duchamp en Rrose Selavy, soumettent à la question les séparations figées entre féminin et masculin. Interrogeant
inlassablement sa propre image dans ses textes, ses photos et ses collages, elle est de plain-pied dans les bouleversements assumés de l’avant-garde qui, autour de 1910-1920, aspire à une sortie des catégories sexuelles comme esthétiques. Quoiqu’elle semble se complaire un temps dans le symbolisme finissant, elle est, comme les véritables avant-gardistes, un génie de la marge : ne s’inféodant durablement à aucun mouvement, même si elle est proche de certains surréalistes, elle traque les limites de la représentation, surtout visuelle, devenue toute-puissante au début du XXe siècle, sans s’y soumettre totalement.
Origine | Accord explicite pour ce dépôt |
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