Echos du récit villageois dans Sylvie. Scènes de retour au pays
Résumé
Dans les années 1840, le récit villageois connaît un grand succès en Europe : il est naïf par son ancrage dans une culture paysanne ancestrale mais sentimental en tant qu’il prend acte d’une rupture entre cet héritage et le monde moderne en pleine mutation. Cet article étudie le topos du retour au pays natal (la Heimat) chez G. Sand, A. Weill ou B. Auerbach. Si Nerval décline lui aussi cette scène jusqu’au vertige, la scène fondatrice du départ fait défaut dans Sylvie, comme si le lieu natal, évanescent, était impossible à fixer, mais renouvelait et réinventait, par son intériorisation, le rapport de fusion désiré avec le monde naïf des origines.