Traduire l’Autre, comprendre l’Autre ? Les premières traductions françaises des romans russes au XIXe siècle
Abstract
La littérature russe est de plus en plus l’objet de traductions au cours du XIXe siècle. Plusieurs modes de traduire coexistent, entre volonté de « naturalisation » de la langue de l’autre, et désir d’exotisme qui conduit à soumettre la langue française à une action déstructurante, laquelle n’est pourtant jugée acceptable que jusqu’à un certain point, dont l’exemple de Dostoïevski, jugé « trop russe », serait révélateur. Si la supposée « clarté française » n’est pas mobilisée à tout coup, c’est donc que la traduction ne s’inscrit pas, dans ce cas, dans une quête de clarification, qui n’est ni souhaitée, ni jugée possible. La traduction coexiste donc paradoxalement avec une forme d’incommunicabilité.