La Voltériade est un poème de 280 vers qui suit l’argument en prose de sept « chants » que Cazotte souhaitait écrire pour illustrer et railler la carrière du jeune Voltaire. Le titre de La Voltériade laisse attendre une parodie acerbe ; en réalité les vers ne sont pas tous consacrés à Voltaire, loin s’en faut ; on y voit plutôt un parcours des querelles littéraires et des auteurs qui comptaient pour Cazotte et ses contemporains dans les quarante premières années du siècle. S’y révèle une fascination dont l’auteur semble se défendre. C’est donc une relation ambiguë à Voltaire que manifeste La Voltériade, pour des raisons morales et philosophiques, mais aussi pour des raisons de rivalité : Voltaire incarne une diversité que Cazotte admire, mais qu’il corrige ; le grand poète tragique représente également le modèle qu’on ne peut contourner.