La réception de l’Aminta en France au siècle des Lumières - Université de Reims Champagne-Ardenne
Article Dans Une Revue Etudes Epistémè : revue de littérature et de civilisation (XVIe - XVIIIe siècles) Année : 2004

La réception de l’Aminta en France au siècle des Lumières

Résumé

Contrary to what some critical texts of the siècle de Lumières — which ignore pastoral drama — might lead us to think, Tasso’s work does not fall into disrepute at that time. On the contrary, it is obvious that it remains very popular among the French intellectual elite. In fact, it even goes through a revival at the end of the period. This is the paradox which the essay tries to explore. The paper deals mainly with the French translations of Tasso’s pastoral play, but it also studies the Italian editions of the work published in France. All these texts allow us to understand better some aspects of the « horizon of expectancy » of the French public in terms of pastoral works. Aminta, when it leaves the stage, becomes a model of new-found pastoral « simplicity » which contrasts with the gallant shepherds of the beginning of the century as well as with the complex world shown in Guarini’s Faithful Shepherd. Like Daphnis and Chloe, Aminta and Sylvia embody, in the translators’ eyes, an ideal of « naivety » and « sensibility » in keeping with those of Gessner’s shepherds. These texts also stage in an exemplary way the nostalgic quest for one’s origins, a theme which crops up in many aspects of the aesthetic thinking at the end of the century of the Enlightenment.
Contrairement à ce que pourrait suggérer les textes critiques du siècle des Lumières qui sont très silencieux sur la pastorale dramatique, l’œuvre du Tasse ne subit pas d’éclipse à cette époque ; elle jouit visiblement d’une faveur réelle auprès du public cultivé français. On constate même un regain d’intérêt à la fin de la période. C’est ce paradoxe qui est au cœur des analyses proposées dans cet article. Elles s’appuient principalement sur l’étude des traductions françaises de la pastorale du Tasse mais aussi sur les éditions en italien publiées en France et permettent de saisir de façon différenciée certains aspects de l’horizon d’attente français en matière de tradition pastorale. L’Aminte, sortie de son contexte dramatique, devient un exemple d’une « simplicité » pastorale retrouvée, par opposition à la fois aux bergers galants du début du siècle, mais aussi à la complexité de l’univers proposé par Guarini dans le Berger fidèle. Comme Daphnis et Chloé, Aminte et Sylvie incarnent, aux yeux des traducteurs, un idéal de « naïveté » et de « sensibilité », dans la lignée des bergers gessnériens. La nostalgie de l’origine, qui s’exprime dans bien des domaines de la pensée esthétique à la fin du siècle des Lumières, trouve ici un terrain privilégié d’expression.

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Littératures

Dates et versions

hal-02899120 , version 1 (14-07-2020)

Identifiants

Citer

Jean-Louis Haquette. La réception de l’Aminta en France au siècle des Lumières. Etudes Epistémè : revue de littérature et de civilisation (XVIe - XVIIIe siècles), 2004, Le voyage du texte : « de ce vivant état imaginaire », 6, 10.4000/episteme.3882. ⟨10.4000/episteme.3882⟩. ⟨hal-02899120⟩
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