Le cinéma hollywoodien
Résumé
La définition que Lyotard donne de la condition postmoderne est devenue célèbre : c'est l'ère, néobaroque, où \guillemotleft le grand récit a perdu sa crédibilité, quel que soit le mode d'unification qui lui est assigné : récit spéculatif, récit de l'émancipation \guillemotright. Et, en dépit qu'on en ait, c'en est bien fini, au vrai, des vieilles mythologies qu'on s'obstine à qualifier de fondatrices. Or il semble, précisément, que la découverte et la conquête de l'éden américain, qui forgèrent notre modernité et modifièrent définitivement notre conception de l'Occident, constituent un grand récit, le seul, peut-être, qui nous reste intact et nous enchante encore. Par ses histoires de cow boys, de canyons, de ruée vers l'or, de bannière étoilée, de prohibition, de tueurs en série, de conquête spatiale, de guerre des étoiles ou d'amour, l'Amérique continue de nous fasciner. Et ce, notamment, dans les représentations cinématographiques que Hollywood nous donne d'elles \textendash et qui ne sont pas réductibles à une quelconque propagande