De l’intertextualité en poésie : à propos de « Hölderlin » (Aragon, "Les Adieux")
Résumé
Reconnaître un intertexte signifie à la fois identifier sa présence en tant qu’entité hétérogène au texte lu et l’interpréter dans la perspective globale du texte d’accueil. À ces opérations correspond un double trajet du même vers l’autre et de l’autre à soi-même, sans doute consubstantiel à la littérature au sens moderne du terme ; le jeu intertextuel est en ce sens « la condition même de la lisibilité littéraire ». Dans quelle mesure l’écriture poétique influe-t-elle sur cette reconnaissance ? L’identification des intertextes, leur relation avec le texte d’accueil s’y effectuent-elles selon des modalités spécifiques ? Voici, pour une première réponse, un poème sur un poète : « Hölderlin » (Aragon, 1967). Le choix d’un titre en quelque sorte intertextuel ne signifie pas que l’essentiel se donne à lire ici directement.
Pour mieux saisir ce rapport annoncé, on situera le poème dans ce qui fut la troisième période de la production aragonienne5. On tentera aussi de déterminer ce que recouvre exactement la référence au poète allemand, de penser cet intertexte affiché parmi d’autres convoqués sur différents modes, de comprendre enfin comment se noue le rapport complexe entre deux poétiques.
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