La construction de l’Orient. L’erreur culturelle dans la traduction des ghazals de Hâfez par Henry Wilberforce Clarke
Abstract
La traduction de la poésie pose des questions toutes particulières de rythme et de phonétique, au point que l’opération de traduction poétique se rapproche d’un travail de création. Certaines sont en prose rythmée, d’autres en vers rimés. Mais lorsque s’ajoute une culture lointaine dans l’espace et dans le temps, comme la culture persane, et un contexte politique tel que celui de l’empire britannique au XIXe siècle, la traduction poétique s’apparente à une construction de l’Orient, car depuis l’ouvrage fondateur d’Edward Said, Orientalism (1978), l’Orient est associé à cet « Autre » de l’Europe, à une connaissance liée à un pouvoir colonial.