STRIP2 et thérapies ciblées anti-HER2 dans les cancers du poumon
Résumé
Introduction La perte d’expression du suppresseur de tumeur
fragile histidine triad (FHIT) est très fréquente dans les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC). Au sein du
laboratoire, il a été démontré que FHIT contrôle la progression
tumorale pulmonaire en régulant l’activité du récepteur HER2. De
ce fait, les cellules tumorales isolées de CBNPC à phénotype FHIT-
/pHER2+ présentent une meilleure réponse aux thérapies ciblées
anti-HER2 [1]. Des travaux de RNA-sequencing ayant pour but de
trouver de nouveaux biomarqueurs associés au phénotype FHIT-
/pHER2+ ont permis d’identifier le gène striatin-interacting protein
2 (STRIP2) comme candidat potentiel. L’objectif de ce projet est
donc d’étudier le lien fonctionnel entre STRIP2 et le phénotype
FHIT-/pHER2+ dans les cellules tumorales pulmonaires.
Méthodes Le profil d’expression de STRIP2 a été étudié au niveau
protéique par Western Blot et immunofluorescence, et au niveau
transcriptionnel par RT-qPCR dans différentes lignées pulmonaires
humaines après invalidation de FHIT. Une étude immunohistochimique sur des coupes sériées de tumeurs issues d’une cohorte de
patients atteints de CBPNC a été réalisée afin de rechercher une
potentielle corrélation entre la perte de FHIT, l’activation d’HER2 et
la surexpression de STRIP2 au niveau des massifs tumoraux. La
corrélation entre l’expression de FHIT et celle de STRIP2 dans
les CBNPC a également été recherchée via l’analyse de databases
publiques de transcriptomique.
Résultats Nos résultats montrent que l’invalidation de FHIT
dans les différentes lignées provoque une augmentation du taux
d’expression de STRIP2 au niveau protéique, concomitante à
l’augmentation de l’activation d’HER2. En immunofluorescence,
STRIP2 présente une localisation subcellulaire cytoplasmique
essentiellement périnucléaire. Cette surexpression de STRIP2 est
retrouvée au niveau transcriptionnel uniquement dans certaines
lignées, ce qui suggère des mécanismes de régulation transcriptionnelle et post-transcriptionnelle par FHIT. Par ailleurs, les analyses
immunohistochimiques mettent en évidence une co-localisation
de STRIP2 et pHER2 dans des massifs tumoraux FHIT−. Enfin, de
manière intéressante, on retrouve une corrélation négative significative entre les transcrits FHIT et STRIP2 dans la cohorte « LUAD,
PanCancer Atlas » de la banque de données TCGA, ce qui vient
appuyer nos Résultats.
Conclusion Ces premiers résultats font de STRIP2 un candidat
intéressant en tant que biomarqueur prédictif d’une sensibilité aux
traitements anti-HER2 chez des patients atteints de CBNPC.