Stimulation sensori-tonique précoce réalisée par les parents : quel soutien au développement des enfants grands prématurés ?
Résumé
Nombre des enfants survivants à une naissance très prématurée présentent des comorbidités médicales et neuro-développementales. Beaucoup présentent des comportements d’attachement insécure, des difficultés scolaires et de régulation émotionnelle.
Pour comprendre l’origine de ces difficultés, intéressons-nous au contexte de développement du nouveau-né prématuré. Pour sa survie, il est séparé de ses parents et hospitalisé en Unité de Soins Intensifs Néonataux (USIN) où son cerveau en développement est exposé à des stimuli environnementaux inappropriés à son immaturité neurosensorielle nommés « dystimulations ». Il est également soumis à des interactions atypiques avec ses parents. Il a été observé une prévalence plus élevée d'anxiété parentale, de dépression postnatale et de trouble de stress post-traumatique chez les mères d'enfants nés prématurément, jusqu'à 18 mois après la naissance.
Le Protocole Hospitalier de Recherche Clinique « Cerveau Attachement Liens Intervention Neuroplasticité » teste l’impact développemental d’une stimulation sensori-tonique (SST), associée au peau à peau, pratiquée par un parent sur son nouveau-né grand prématuré durant l’hospitalisation. En plus de protéger les nouveau-nés prématurés des dys-stimulations habituelles, la SST enrichit leur environnement sensoriel sur les modalités tactiles et kinesthésiques généralement sous-stimulées dans les USIN – alors que le cortex sensori-moteur présente une plasticité dépendante de l'activité à cette période critique du développement. Ce type d’intervention est également corrélé à une augmentation des taux d’ocytocine et d’endorphines, chez le nouveau-né et son parent, associé à un sentiment de bien-être pouvant représenter un facteur de protection contre la symptomatologie anxio-dépressive parentale.
Nous formulons l’hypothèse d’un impact positif de la SST sur: 1) la maturation neurologique du nouveau-né durant l’hospitalisation (imageries cérébrales); 2) les interactions précoces parent-enfant à 1 an d’Âge Corrigé (AC) (échelle « Coding Interactive Behavior »); 3) le développement cognitivo-social à 15 mois (AC), 2, 4 et 6 ans (évaluations neuropsychologiques standardisées); 4) la symptomatologie anxio-dépressive parentale lors de la septième semaine postnatale (questionnaires standardisés).
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