Sur une nouvelle oubliée de Michel Déon (“Une nuit à Formentera”, 1957) : fantasmer la femme/île, loin de l’Histoire et près de la littérature ?
Résumé
Entre la nouvelle de Michel Déon et sa vision idéologique de l’Espagne franquiste, il s’agit d’observer à l’œuvre l’écran du fantasme. Cette nouvelle semble en effet fantasmer non seulement la femme réelle, par le recours du narrateur à l’art et la littérature, dans cette petite île espagnole qui semble isolée autant de la Géographie que de l’Histoire, mais aussi, et surtout, l’Histoire, notamment celle de l’Espagne dictatoriale des années 50. Le narrateur, et derrière, l’auteur Michel Déon, donne l’impression d’oublier que la jeune femme de condition très modeste rencontrée ici est pauvre pour des raisons sociales, économiques et politiques, qui ne semblent guère passionner notre écrivain « dégagé » et désinvolte, à peine agacé, on le verra, par la médiocrité d’un petit fonctionnaire promis à la belle, mais dans une idéologie plus proche de la droite libertaire que de la gauche antifranquiste.
Origine | Accord explicite pour ce dépôt |
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