L’hermétisme de Wittgenstein et Derrida : de la parodie de l’ésotérisme à la machine mystique
Résumé
On a souvent fait le reproche à Jacques Derrida et à Ludwig Wittgenstein d’être tous deux incompréhensibles, voire hermétiques. Leur inintelligibilité soulève certaines questions d’ordre général sur la façon dont la philosophie contribuerait à troubler la pensée. Car, dire de manière compliquée des choses simples ou dépourvues même d’intérêt une fois qu’on les a comprises serait-il le signe que l’écriture philosophique élude la démocratisation de la lecture et se passe de la lisibilité relativement immédiate souhaitée par les lecteurs ? L’hermétisme en matière philosophique, dissimule-t-il la vacuité ? L'auteur répond à ces questions en sollicitant d’une part l’ouvrage majeur de Ludwig Wittgenstein, son 'Tractatus Logico-philosophicus' (1922), présenté de prime abord comme une série d’aphorismes numérotés de manière étrangement compliquée ; et d’autre part, certains textes de Jacques Derrida tel 'Tympan' (1972), dont l’hermétisme est perceptible dans la typographie, et 'Foi et Savoir' (1996) où le philosophe emprunte les graphies du langage-machine, entre autres procédés graphiques. L’article restitue la singularité de l’œuvre de ces deux philosophes du point de vue de leur écriture et constitue un éclairage réciproque de la philosophie et de la littérature en termes d’exercice d’écriture en roue libre (extrait de l'avant-propos).
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