'A los presocráticos' (1963) de Juan Gil-Albert : “antes del raciocinio y de la moral”, un hommage poétique
Abstract
Juan Gil-Albert (1904-1994), poète, prosateur et essayiste, Républicain qui connut un exil intérieur en Espagne après quelques années passées en Amérique Latine, et toujours à contre-courant des écoles esthétiques dominantes dans son pays, a toujours placé la philosophie au cœur de ses préoccupations poétiques. Avec ce recueil qu’il intitule 'A los presocráticos' – à peine une plaquette, en réalité, puisqu’elle ne comporte que sept poèmes –, les stylèmes habituels du poète sont bien en place, et disent l’hommage de l’auteur à ces penseurs présocratiques, sans les imiter aucunement, comme pourrait le faire un poète ventriloque, plagiaire et, somme toute, vain, atteint de psittacisme. Gil-Albert reste poète, avant que d’être philosophe, et c’est ce que nous verrons dans cet article : dans quelle mesure notre écrivain se place-t-il sous les auspices d’un tel courant de pensée, lui-même fort divers, et même de certains penseurs en particulier, tout en gardant une totale liberté vis-à-vis de cette « école », créant ainsi un artefact esthétique et intellectuel spécifique, irréductible à toute équivalence stricte avec ces courants, et qui est, selon Gil-Albert, la philosophie ?
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