Temps, mémoire et identité
Abstract
In the human species, what primarily defines an individual is his or her personality and history, i.e. the awareness of the individuation process that governs the history of the self. We will begin by asking how self-consciousness and individual identity are constructed, and how time, memory and identity are correlated in the history of the self. Then, we’ll look at the history of the self when it goes through an identity crisis. We’ll take the example of the individual identity crisis associated with the experience of the extermination camps, and we’ll see that another articulation of time, memory and identity emerges to constitute, through poetic experience, the safeguard of a collective memory. Our hypothesis is that poetry is a total social fact, unifying the group and assigning it a rhythm and an identity through the collective memory that builds the history of the group through the cult of heroines and heroes. To test this hypothesis, we will highlight poetry’s original function of constructing the “moral person” or collective self of the group in the extreme experiences of the Nazi extermination camps, through the texts of Robert Antelme and Charlotte Delbo. When human beings are confronted with an extreme experience such as that of having to survive in a Nazi extermination camp, in order to hold on, they have to reconnect with poetry's primitive function of expressing a personality or a collective memory.
Dans l’espèce humaine, ce qui définit principalement un individu, c’est sa personnalité et son histoire, c’est-à-dire la conscience du processus d’individuation qui régit l’histoire du moi. Nous nous demanderons dans un premier temps comment se construisent la conscience de soi et l’identité du moi et comment s’articulent temps, mémoire et identité dans l’histoire du moi. Puis, nous interrogerons l’histoire du moi quand celui-ci traverse une crise d’identité. Nous prendrons l’exemple de la crise d’identité du moi consubstantielle à l’expérience des camps d’extermination et nous verrons qu’une autre articulation du temps, de la mémoire et de l’identité se fait jour pour constituer, par l’expérience poétique, le garde-fou d’une mémoire collective. Notre hypothèse est que la poésie est un fait social total unifiant le groupe et lui assignant un rythme et une identité par la mémoire collective construisant, à travers le culte des héroïnes et des héros, l’histoire du groupe. Pour tester cette hypothèse, nous mettrons en évidence cette fonction originaire de la poésie de construire la « personne morale » ou le moi collectif du groupe dans les expériences extrêmes que furent les camps d’extermination nazis à travers les récits de Robert Antelme et de Charlotte Delbo. Quand l’humain est confronté à une expérience extrême comme celle de devoir survivre dans un camp d’extermination nazi, il lui faut, pour tenir, renouer avec la fonction primitive de la poésie d’exprimer une personnalité ou une mémoire collective.
Domains
PhilosophyOrigin | Publisher files allowed on an open archive |
---|---|
Licence |